Maxime Thiebault · 21 mars 2023
Plasticien numérique chez Artisan Numérique
Diffusion , AteliersAtelier Sellerie Limousine - Yves Penhoët
L'atelier Sellerie Limousine situé dans la commune de Maisonnais-sur-Tardoire (87) nous a accueilli pour la captation de gestes sur le travail du cuir.
Lors de la captation dans l'atelier de Monsieur Penhoët, nous sommes accueilli dans son grand atelier, parfaitement ordonné et organisé autour d'un grand établi central, ou table de découpe selon l'activité en cours. D'un coté de ce large espace, une automobile de collection en cours de restauration, et de l'autre, les machines à piquer et à coudre. Au mur est accrochée la collection d'outils du sellier, avec une large variation de tailles et de formes d'outils qui ont, pour chacun d'entre-eux, une fonction précise et spécifique à certaines pratiques.
Ce qui surprend dans ce type d'atelier, ce n'est pas tellement la taille du lieu mais le faible encombrement des espaces par rapport, justement, à la taille du lieu. Ce n'est pas chose anodine car, par expérience, on remarque qu'il est extrêmement difficile de contenir l'étalement des divers outils, machines et matériaux. Plus l'espace est grand, plus il est difficile de retenir un encombrement des espaces dû à la pratique et au stockage des matériaux. Dans un atelier comme celui-ci vous savez immédiatement que vous êtes chez un professionnel très organisé et certainement très rigoureux sur la qualité du travail, ce qui s'est confirmé par la suite. Bien que Monsieur Penhoët soit partisan d'une démarche de collectionneur et propose un concept d'atelier-musée, il résiste de façon remarquable, et rare, aux démons de ces démarches qui ont la fâcheuses tendance à être très encombrante en terme d'occupation de l'espace.
Pour sa contribution au Répertoire Numérique du Geste Artisanal (RNGA), Yves Penhoët est revenu, dans un premier temps, sur les gestes fondamentaux de la sellerie tel que l'affûtage des outils propre au cuir (couteau demi-lune, chasse peau et couteau à parer) et les différentes méthodes et outils pour le traçage et la découpe du cuir.
Ensuite interviennent les gestes de préparation du cuir, notamment pour sa résistance au temps et aux usages, tels que la teinture, et le lustrage des arrêtes de ceintures et de sangles.
Des process typiques du travail du cuir ont pu être captés telle que la couture dite "au point sellier" qui fait appel à un outil imposant et, de fait, facilement reconnaissable : la pince à coudre. Cette pince, utilisée comme troisième main, permet de tenir la pièce de cuir alors que les deux mains manipules chacune une aiguille et sont reliées entre elles par un même fil de lin. La capsule, ci-dessous, vous permettra de mieux saisir l'utilité de cette outil qui est maintenu bloqué entre les jambes de l'artisan.
Pour pouvoir ainsi exécuter la couture au point sellier, avec la régularité du point, il est nécessaire de marquer le cuir au préalable. Cela se réalise avec des outils qui permettent de marquer le cuir, appelés des griffes. Ces outils qui disposent de pointes, à espacement égaux, de façon à marquer des repères réguliers sur le cuir. Il existe la griffe à frapper, qui s’emploie avec un marteau et la griffe à molette qui se compose du roue crantée et sur laquelle l'épaule appuis pour assurer le marquage en même temps que la roue avance sur le cuir.
L'ensemble des capsules de gestes réalisées dans l'atelier Sellerie Limousine sont à consulter sur le site rnga.fr
Ce programme a été réalisé avec le soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles et du Conseil Régional de Nouvel Aquitaine
La coordination et le développement du projet a été porté par la Chambre Régionale des Métiers de l'Artisanat de Nouvelle-Aquitaine - Haute-Vienne.
La captation des gestes, la modélisation des images et des séquences et le développement des outils de diffusions-projections ont été réalisé par l'association Artisan Numérique - Répertoire Numérique du Geste Artisanal.